Le retour. Mon retour.

Ça y est. Déjà 8 mois que je suis de retour. De retour de l’Asie du Sud-Est. De retour de ce long voyage de 9 mois. De retour au travail.

Sans crier gare, un jour, mon voyage a pris fin. Mon année de congé différé aussi.

Au début de l’année 2018 je me souviens avoir écrit sur la notion de la perception du temps. Que les émotions positives accélèrent notre perception du temps. Cette année de congé différé s’est envolée comme un train à grande vitesse se déplace. Rapide. Un peu trop rapide à vrai dire. Alors je confirme que j’ai été, et le suis encore, remplie d’émotions positives lorsque je repense à mes aventures.
J’écrivais aussi que le temps, c’est aussi mettre en relation des événements.
J’ai la sensation que tout ce que j’aie vécu appartient à une autre vie. C’est étrange.

J’ai vécu un tourbillon d’émotions, un arc en ciel émotionnel! Ce tourbillon était bien présent avant le départ, pendant et je peux vous dire qu’il est revenu en même temps que moi au Québec. Cet article a été long à écrire. J’ai eu besoin de déposer, digérer, savourer, intégrer, repenser à tout ce que j’ai vécu avant de la partager.

259 jours à découvrir le monde
13 pays
Europe – Asie du Sud-Est
21 vols d’avion
Un nombre incalculable de rencontres formidables et inoubliables
Un pèlerinage de 858 km en Espagne
Des souvenirs pleins le cœur et la tête
Une gratitude immense

Mon voyage en solo a commencé le 23 avril 2018 et je me souviens comme si c’était hier de l’émotion qui m’habitait. Le 24 avril 2018, première journée de marche avec comme objectif de suivre le Camino Del Norte pour me rendre à Santiago de Compostela. Lors de ma préparation, je me souviens d’avoir eu le tournis. Mais qu’est ce qui m’a pris d’avoir cette idée de pèlerinage ? Un désir de me rapprocher de moi, d’être en connection avec la nature, de sortir de ma zone de confort, de relever un défi …

Est-ce que mon long voyage m’a changé ? Non. Mais … Je me suis redécouverte ou plutôt j’ai appris à mieux me connaître. En sortant de ma zone de confort et en étant constamment dans un environnement non familier, cela m’a forcé à être en contact avec moi-même. À lever les barrières formées par la routine. Je me suis sentie « moi ». J’ai été dans une zone d’apprentissage et c’était merveilleux.

J’ai découvert que j’aimais profondément le voyage, celui qui me permet d’être en contact avec de nouvelles âmes. Celui qui me permet d’être en contact avec la nature. Quel privilège de recevoir un sourire d’un inconnu et quel bonheur de lui retourner un sourire.

J’ai confirmé que je ne suis pas une fille de grande ville. J’aime y passer, découvrir ce qu’elle a à offrir mais je n’aime pas y passer trop de temps. Je ne m’y sens pas toujours bien.

J’ai repoussé ma capacité à m’adapter.

Je suis fière d’avoir oser m’offrir ce cadeau de la vie.

Il y a un an (décembre 2018), j’étais dans ma préparation pour la partie de mon voyage en Asie du Sud-Est. Malgré la réussite de mon premier 6 mois en Europe, malgré mon apprentissage à faire confiance à mon instinct, j’ai quand même eu la frousse de partir seule dans cette partie du monde. Une peur au ventre de ne pas y arriver, un doute qui voyageait dans ma tête comme une vague. Un doute qui venait et repartait. J’ai été très proche d’annuler cette partie de mon périple. Mais grâce à la confiance que me porte Ken, j’ai réussi à faire le premier pas, c’est-à-dire prendre l’avion le 30 décembre 2018 pour la Thaïlande. Après, j’ai relativisé. Après tout, je n’avais qu’à revenir si je ne me sentais pas bien et me suis répété que cela ne serait pas un échec. La suite appartient à mes souvenirs.

Maintenant, je sais. Je sais que cela aurait été une erreur monumentale. Je sais que je peux tout faire seule et que je peux me faire confiance. J’ai appris que les peurs des autres ne doivent pas devenir les miennes. J’ai appris que j’avais encore beaucoup de capacité d’adaptation. J’ai appris que les pas « du présent » sont les plus importants. J’ai appris à apprivoiser ma sensibilité et à l’accepter. Maintenant, la crainte qui m’habite et de ne pas repartir bientôt !

Un bref résumé

Le Royaume-Uni – Londres c’est : le début de mon périple en compagnie de Ken qui a accomplit son marathon de Londres et qui a terminé la série de 6 courses « World Marathon Majors » (New York, Boston, Chicago, Berlin, Tokyo et Londres). Quand on veut on peut. Ça c’est Ken qui me l’a appris.

Le Camino de Santiago de Compostelle c’est : ses merveilles, ses miracles, ses rencontres et ses jours de blues. J’ai compris que c’est avec l’accumulation des petits pas qu’on arrive à destination et que chacun d’eux a son importance et son histoire.

L’Andalousie c’est : la chaleur de la nature, la chaleur de l’âme humaine, retrouver l’enfant en moi, le poisson et une langue que je commence à beaucoup aimé.

Le Portugal c’est : le bleu, l’eau, de belles rencontres, des fous rires qui n’ont pas d’âge, de beaux moments de photographie et les azuléjos !

L’Irlande c’est : la beauté pure de la nature, la famille, des randonnées mémorables et des habitants heureux. Une rencontre profonde avec moi-même, mes inquiétudes, mes déceptions, mes forces et ma sensibilité.

Le Mont Viso c’est : mon amie Mélanie, la France et l’Italie, un coup de tête que je n’oublierai jamais, des souvenirs d’amitié gravés dans mon cœur et des paysages époustouflants. Un amour pour les montagnes. Un bonheur d’une pureté inexplicable.

Le Monténégro c’est : un coup de tête que je ne regrette pas ! Une rencontre avec moi-même. Beaucoup d’histoires et des paysages qui m’ont émerveillé.

La Croatie c’est : du repos, des paysages naturelles à en avoir les larmes aux yeux, du bateau, des baignades dans la mer adriatique, des couchés de soleil splendide, des étoiles en liberté, des poissons, des rencontres, un contact avec la guerre, un pied en Bosnie, une histoire riche. Une solitude apaisante.

La France – Paris c’est : l’amitié et un retour tout doucement vers mon nid au Québec.

Le Myanmar c’est : le dépaysement total, un peuple accueillant et charmant, des rencontres avec la pureté du sourire, un apprivoisement de l’autre, l’ouverture à la différence. Se sentir très différente.

La Thaïlande c’est : l’amitié, la nourriture succulente, un trek dans la jungle mémorable et la rencontre d’éléphants pas comme les autres.

Le Cambodge c’est : le contact avec la souffrance et la résilience, du vélo dans des villages reculés, un contact précieux avec l’histoire, une culture fascinante, un regret de ne pas y être resté plus longtemps, une gratitude de l’avoir choisie.

Le Laos c’est : un coup de cœur, des sourires des laotiens à n’en plus finir, des contacts avec des jeunes infiniment inspirants, le Mékong, le bonheur ressenti jusqu’au fond de mes tripes, la nature époustouflante, un profond sentiment que je reviendrai.

Le Vietnam c’est : l’intensité, l’intensité des contradictions, une émotion brutale d’être envahie par des motocyclistes, une nourriture exceptionnelle, des histoires à faire sourire et frémir, le Mékong et ses aventures, du temps pour soi, une beauté de la nature qui nous fait avoir des palpitations d’émerveillement … et le plus beaux des cadeaux, des retrouvailles amicales afin de partager des moments inoubliables et créer des souvenirs impérissables.

Merci la vie.
Gratitude.

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